« BENOIT XVI et OBAMA : la religion, de facteur de conflit à facteur de paix ». 28 août 2009.
Les religions, facteurs de paix ? !
Il y a de quoi en douter : l’histoire et l’actualité ne cessent de témoigner du contraire …
OBAMA ne tardera pas à comprendre que « rassembler la pluralité (des religions) dans l’unité » est contradictoire avec leur volonté d’imposer chacune leur Vérité exclusive …
Le philosophe H. HUDE semble en être resté à l’époque où les Lumières vouaient quasiment un culte à la Raison. « S’il n’y a pas de valeur absolue, cela même devient une valeur absolue » ! Cet apparent paradoxe jésuitique vise évidemment à contester le droit de chaque individu à se forger sa propre « vérité », partielle et provisoire. Ce qui n’implique aucun relativisme : toutes les valeurs ne se valent pas, toutes ne sont pas universalisables, c’est-à-dire humanistes et donc bénéfiques à tous.
La « liberté religieuse » ne résulte pas, ex nihilo, de textes constitutionnels, mais seulement de conditions éducatives pluralistes permettant de croire OU de ne pas croire …
Or, actuellement, la foi n’est pas librement choisie en connaissance de cause, à partir d’une information minimale, objective et non prosélyte, à la fois sur les options religieuse s ET sur les options laïques. Au contraire, la foi est imposée dès l’enfance, à des degrés divers selon les religions. Toutes et tous ne s’en affranchissent pas, loin s’en faut …
Contrairement à ceux qui la leur ont imposée, les croyants n’ont donc pas à se « culpabiliser » de leur foi.
Conformément à l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948, ils devraient avoir la possibilité de changer de religion ou, au contraire, de choisir le déisme, ou l’incroyance, ou l’agnosticisme, ou l’athéisme : "Toute personne a droit à la liberté de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction (...)". On en est loin …
L’éducation coranique, exemple extrême, témoigne hélas à 99,99 %, que la liberté de conscience et de religion est symbolique …
« OBAMA traite politiquement les religions (…). Benoît XVI, religieusement, partant de la recherche de la volonté de Dieu dans chaque situation » : il impose donc son dieu anthropomorphique comme préalable, ce qui est incompatible avec « des conditions effectives de la paix ».
Tant que le droit à l’apostasie sera combattu, aucune coexistence ne sera possible entre croyants et a fortiori avec les incroyants … On n’en parle même pas …
La « tolérance » laïque, ce n’est pas l’indifférence laxiste. C’est l’acceptation non prosélyte de la différence enrichissante de l’autre. Ce n’est pas la volonté de « dissoudre les religions en les réduisant au silence (…) ». C’est au contraire celle de promouvoir l’autonomie et la liberté individuelle, plutôt que la soumission à un dieu et à des textes « sacrés », qui, cela va sans dire, resteront toujours légitimes et respectables.
Certes, la croyance et l’athéisme (qui n’en est pas une, mais une conception rationnelle) ne sont pas conciliables, mais cela n’empêche nullement que s’établissent des liens d’amitiés entre croyants et incroyants. A condition toutefois de renoncer à chercher à convaincre l’autre du bien-fondé de ses conceptions : on ne se convainc que soi-même, au contact des autres …
Par exemple, un croyant ne reconnaîtra la nécessité d’une législation sur l’avortement ou l’euthanasie que s’il reconnaît, et donc se convainc, que la qualité de la vie doit primer sur le respect inconditionnel de principes religieux, d’ailleurs imposés. Il ne s’agit donc pas « d’hédonisme, de relativisme éthique (…) ou de laxisme ».
En effet, il y a toujours eu « manipulation idéologique des religions » : au-delà de l’influence de la crise économique de 1929, l’endoctrinement des nazis entre 1933 et 1940, par exemple, n’aurait sans doute pas été possible sans la soumission religieuse induite par leur éducation religieuse initiale. De même, leur absence de respect de la dignité humaine me paraît explicable par la piètre aptitude des religions à développer une conscience morale autonome et responsable. Cela s’applique bien sur à HITLER et à STALINE, qui ont subi également une influence religieuse : leur volonté de pouvoir idéologique, de devenir des « dieux », m’apparaît comme la simple transposition politique de la volonté des religieux de maintenir leur emprise sur les consciences …
Michel THYS
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